Wap’actu

Quelle est la profession qui verra son salaire augmenter en 2026 ?

ressources humaines, salaire qui va augmenter en 2026

h 3 Table des matières

Une hausse salariale… contre toute attente !

Alors que les salaires stagnent ou reculent dans la plupart des secteurs, certains professionnels peuvent se réjouir.
En 2026, la tendance générale reste morose : les entreprises freinent leurs recrutements, les hausses de rémunération se raréfient, et le contexte économique incertain pousse nombre d’organisations à figer leurs grilles salariales. L’inflation ralentit, mais la prudence budgétaire demeure la règle.

Et pourtant… un secteur tire clairement son épingle du jeu. Contre toute attente, les professions des Ressources Humaines devraient enregistrer la plus forte hausse de salaires en 2026, avec une progression moyenne estimée à +5,7 % selon une étude publiée par Capital le 8 octobre 2026.

Une nouvelle qui vient bousculer la tendance et confirmer que, malgré les turbulences économiques, les fonctions RH s’imposent plus que jamais comme stratégiques pour la performance et la transformation des entreprises.

2026 : les RH au cœur de la transformation des entreprises

En période d’incertitude économique, certaines fonctions deviennent vitales pour maintenir l’équilibre interne des entreprises. C’est le cas des Ressources Humaines, désormais au cœur des stratégies d’adaptation et de transformation. Lorsque les budgets se resserrent et que les recrutements se figent, les directions RH jouent un rôle décisif : elles doivent à la fois préserver la motivation des équipes, garantir l’équité salariale et préparer l’avenir.

Leur mission ne se limite plus à la gestion administrative ou au recrutement : en 2026, les RH deviennent un véritable levier de compétitivité. Dans un contexte où chaque euro investi doit être justifié, ce sont elles qui pilotent la performance humaine et la cohésion sociale au sein des organisations.

Cette centralité est renforcée par l’entrée en vigueur, en juin 2026, de la loi sur la transparence salariale. Ce texte impose aux entreprises de publier des informations détaillées sur les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, mais aussi entre les différentes catégories de postes. L’objectif : mettre fin aux disparités injustifiées et encourager des pratiques plus équitables.

Pour les responsables RH, cette loi marque un tournant. Elle exige non seulement une analyse fine des grilles de salaires, mais aussi une communication claire et transparente vis-à-vis des collaborateurs. Les entreprises doivent désormais prouver qu’elles rémunèrent équitablement, sous peine de voir leur image employeur fragilisée.

Au-delà de l’obligation légale, cette transparence devient un atout stratégique : elle favorise la confiance interne, attire les talents et renforce la marque employeur. Dans un marché du travail de plus en plus tendu, l’équité salariale devient un critère clé de compétitivité, un bon moyen de mesurer l’éfficacité de la communication interne.

Ainsi, en 2026, les RH ne sont plus un simple maillon de la chaîne administrative : elles incarnent le moteur de la transformation sociale et économique des entreprises.

Les métiers RH qui verront leur salaire bondir

Alors que la moyenne nationale des rémunérations tend à stagner, certains métiers des Ressources Humaines s’apprêtent à connaître une hausse significative des salaires en 2026, estimée à +5,7 % selon les projections de Robert Half France. Une progression qui traduit la montée en puissance de fonctions devenues essentielles à la stabilité et à la transformation des organisations. Focus sur ces trois postes qui tireront leur épingle du jeu.


a. Responsable Rémunération et Avantages (+5,7 % en moyenne)

C’est sans doute le poste RH le plus stratégique de 2026. Avec la loi sur la transparence salariale entrée en vigueur en juin, le Responsable Rémunération et Avantages devient l’un des acteurs centraux de la conformité et de la performance sociale des entreprises.

Sa mission ? Analyser, harmoniser et optimiser les grilles salariales pour garantir une équité totale entre les collaborateurs, tout en respectant les contraintes budgétaires. Il doit s’assurer que les différences de salaires reposent sur des critères objectifs (compétences, ancienneté, niveau de responsabilité), et non sur des biais de genre ou d’ancienneté.

Au-delà des chiffres, ce rôle implique une communication interne renforcée : expliquer les écarts, valoriser la transparence, et accompagner les managers dans la mise en œuvre de politiques de rémunération justes et motivantes.

Dans un contexte où les salariés sont de plus en plus attentifs à la justice salariale, le Responsable Rémunération devient un acteur clé de la confiance interne. Il doit réussir l’équation complexe entre motivation, équité et performance économique, sans creuser les écarts.


b. Chargé(e) de Formation

Deux mots résument les tendances de 2026 : intelligence artificielle et compétences digitales.
Les entreprises, conscientes de la nécessité d’adapter leurs équipes à ces transformations technologiques, réinvestissent massivement dans la formation interne, par le biais des appli de communication interne notemment.

Le Chargé de Formation devient donc un pilier stratégique. Sa mission est de détecter les besoins émergents, de concevoir des parcours d’apprentissage personnalisés et de favoriser la montée en compétences des collaborateurs. Il est en première ligne pour accompagner la transition numérique et culturelle des entreprises.

Cette montée en puissance s’explique aussi par une réalité économique : former coûte moins cher que recruter. Dans un marché de l’emploi tendu, les entreprises préfèrent faire évoluer leurs talents internes plutôt que de chercher à l’extérieur. Le rôle du chargé de formation devient ainsi un investissement rentable et un vecteur de fidélisation.

Résultat : la demande explose, et les salaires suivent — avec une revalorisation notable en 2026, particulièrement pour les profils maîtrisant les enjeux de l’IA et du digital learning.


c. Chargé(e) de Recrutement

Si le contexte économique ralentit, le marché du travail, lui, reste hautement concurrentiel. Certaines compétences se raréfient, et les entreprises peinent à attirer les bons profils. Le Chargé de Recrutement devient alors un véritable stratège de l’attractivité employeur.

Fini le temps où il suffisait de publier une offre pour recevoir des candidatures : en 2026, le recruteur doit aller chercher les talents là où ils se trouvent, souvent déjà en poste. Cela suppose des compétences en sourcing, en approche directe et une excellente compréhension des attentes des candidats.

Il agit également comme ambassadeur de la marque employeur, valorisant la culture, les valeurs et les avantages compétitifs de l’entreprise pour séduire des profils exigeants.

Ce rôle hybride, à mi-chemin entre commercial, communicant et psychologue, est aujourd’hui considéré comme indispensable à la survie des organisations. La tension sur le marché justifie donc des revalorisations salariales importantes pour ces profils capables de recruter dans un environnement incertain.


En résumé

En 2026, les fonctions RH — qu’il s’agisse de la rémunération, de la formation ou du recrutement — s’affirment comme les moteurs humains de la transformation des entreprises.
Leur rôle dépasse la simple gestion administrative : ils construisent la confiance, accompagnent le changement et garantissent la cohésion interne.
Des missions à forte valeur ajoutée, désormais reconnues… jusque sur la fiche de paie.

Un message clair : les RH ne sont plus un “centre de coûts”

Longtemps perçues comme une fonction de support, les Ressources Humaines ont souvent été considérées comme un poste de dépense plutôt qu’un levier de création de valeur. Gestion administrative, recrutement, formation… autant d’activités jugées nécessaires mais rarement stratégiques.
En 2026, cette perception change radicalement. Les entreprises prennent conscience que les RH sont désormais au cœur de la performance et de la transformation.

Dans un contexte économique incertain, marqué par la prudence budgétaire et les mutations technologiques, la fonction RH s’impose comme un pivot stratégique. Elle doit non seulement gérer le capital humain, mais aussi anticiper les besoins de demain : compétences digitales, adaptation à l’intelligence artificielle, attractivité employeur, engagement des salariés… autant de sujets devenus prioritaires pour assurer la compétitivité.

Les professionnels RH endossent désormais le rôle d’acteurs de transformation. Ils traduisent la stratégie d’entreprise en actions concrètes : restructuration des équipes, pilotage de la mobilité interne, développement de la culture d’entreprise, et accompagnement du changement. Ce sont eux qui garantissent la cohérence entre les ambitions économiques et la réalité humaine du terrain.

Cette évolution est confirmée par Mathieu Imbert-Bouchard, Managing Director de Robert Half France, dans son interview accordée à Capital le 8 octobre 2026 :

“Les fonctions RH occupent une place de plus en plus stratégique. Dans un environnement économique mouvant, elles deviennent les garantes de la stabilité et de la compétitivité des entreprises.”

Cette reconnaissance marque une rupture symbolique : les RH ne sont plus vues comme un centre de coûts, mais comme un investissement durable dans la performance collective. Les directions générales l’ont compris : sans gestion humaine solide, la transformation digitale, la rétention des talents ou encore la transparence salariale restent lettre morte.

En d’autres termes, les RH ne se contentent plus d’accompagner le changement — elles le pilotent. Leur influence s’étend désormais jusque dans les comités de direction, où elles participent pleinement à la définition de la stratégie globale.

Tableau des métiers qui vont changer 

Rang Métier RH Évolution du rôle en 2026 Compétences clés à développer Facteur de hausse salariale
1 Responsable Rémunération et Avantages Supervise la mise en conformité avec la loi sur la transparence salariale et pilote les politiques d’équité interne. Analyse de données salariales, communication interne, gestion de la conformité. +5,7 % en moyenne
2 Chargé(e) de Formation Conçoit des programmes autour de l’IA, du digital learning et de la montée en compétences interne. Pédagogie digitale, veille technologique, gestion de projets de formation. +4,8 %
3 Chargé(e) de Recrutement Devient chasseur de talents, utilise l’IA pour identifier et approcher des profils déjà en poste. Sourcing avancé, marque employeur, maîtrise des outils IA de recrutement. +4,5 %
4 Responsable Diversité & Inclusion Accompagne la transparence salariale et l’équité entre les genres, générations et origines. Conduite du changement, reporting ESG, communication inclusive. +4,3 %
5 HR Data Analyst Analyse les données sociales pour anticiper les besoins en compétences et mesurer l’impact RH. Data visualisation, statistiques, storytelling RH. +4,2 %
6 Responsable Marque Employeur Renforce l’attractivité de l’entreprise dans un marché du travail sous tension. Communication digitale, stratégie d’image, culture d’entreprise. +4,0 %
7 Responsable RSE Fait le lien entre performance sociale, durabilité et attractivité RH. Reporting extra-financier, stratégie durable, management éthique. +3,9 %
8 Business Partner RH Participe directement aux décisions stratégiques et à la transformation organisationnelle. Vision stratégique, leadership, gestion du changement. +3,8 %

Conclusion : 2026, l’année où les RH prennent leur revanche

En 2026, dans un paysage économique tendu et incertain, les Ressources Humaines s’imposent comme un pilier de stabilité et d’innovation.
Alors que de nombreux secteurs subissent le gel des salaires et des recrutements, les métiers RH, eux, voient leur valeur reconnue à sa juste mesure. Leur capacité à conjuguer performance économique et bien-être humain en fait des acteurs centraux de la transformation des entreprises.

Cette revalorisation n’est pas un hasard : elle résulte d’années de mutation, de digitalisation et de repositionnement stratégique. Les professionnels RH ne sont plus de simples gestionnaires, mais des architectes du changement, capables d’harmoniser transparence, équité et compétitivité. En d’autres termes, ils incarnent l’avenir de la performance durable — celle qui place l’humain au cœur de la stratégie d’entreprise.

Et cette dynamique ne fait que commencer. D’autres fonctions, elles aussi liées à la transformation des organisations, devraient suivre cette trajectoire : les spécialistes de la formation, du bien-être au travail, de la responsabilité sociétale (RSE) ou encore de l’intelligence artificielle appliquée aux RH. Autant de métiers en pleine expansion, appelés à redéfinir les contours du travail de demain.

2026 signe ainsi la revanche des RH : longtemps dans l’ombre, elles deviennent désormais le moteur d’un nouveau modèle d’entreprise — plus transparent, plus équitable, et résolument tourné vers l’avenir.

Louis Pierret

Spécialiste en gestion de la communication interne, j'aiguille et oriente les entreprises de toute taille dans leur processus collaboratif !